Découvrez le 3e portrait de la série « Portraits de femmes de Sciences Po Lyon ».
La série « Portraits de femmes de Sciences Po Lyon » continue ! Aujourd’hui, découvrez le portrait de :
Charlotte Dolez
Maîtresse de conférences en science politique à Sciences Po Lyon.
Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Je suis Charlotte Dolez, maîtresse de conférences en science politique. J’ai fait des études en sciences sociales et en science politique, et j’ai soutenu ma thèse à Sciences Po Paris, sur les usages des informations politiques par les citoyens et citoyennes. J’ai ensuite effectué des séjours de recherche postdoctorale, à l’Université de Stanford en Californie et à l’Université de Louvain-la-Neuve en Belgique, avant de rejoindre Sciences Po Lyon en septembre 2017.
Dans mes travaux, je m’intéresse aux processus de politisation et de mobilisation politique des individus, au rôle des médias et à la construction des opinions et représentations politiques.
Est-ce qu’être une femme a eu une incidence pour vous dans votre trajectoire professionnelle ?
Je retrouve assurément dans mon environnement de travail des éléments mis en avant par d’autres collègues femmes : des prises de parole parfois monopolisées par les hommes, quelques interactions sexistes et problématiques alors que j’étais jeune chercheuse, me faire rire au nez à l’emploi du terme de maîtresse de conférences… Le monde universitaire ne fait pas exception, il est traversé, comme tous les segments la société, par des logiques inégalitaires et discriminatoires.
Comment avez-vous vécu l’évolution des luttes pour les droits des femmes au cours de votre carrière ?
En tant que femme dans le monde académique, c’est principalement au prisme de la maternité que j’ai abordé ces questions. J’ai bénéficié de certaines dispositions : l’application d’une décharge d’enseignements lors d’un congé maternité, un entretien au retour du congé pour s’assurer des bonnes conditions de reprise de mes fonctions… En tant que titulaire, j’avais donc les moyens de connaître et faire valoir mes droits, et ce avec l’aide de mes collègues. Toutefois, il est important de prendre en compte ces dimensions pour les précaires, nombreuses dans l’enseignement supérieur.
Y a-t-il des femmes qui ont été des modèles pour vous ou qui vous ont inspirée ?
Il y a des femmes qui comptent beaucoup pour moi et dont j’admire la force et la détermination : ma mère, ma grand-mère, ma sœur, mes amies.
D’un point de vue professionnel, j’ai énormément appris au côté de ma directrice de thèse Sophie Duchesne et de Nonna Mayer.
J’apprécie également le travail et l’engagement de Nina Simone, d’Annie Ernaux, de Virginie Despentes, de Greta Thunberg !
Les femmes qui se battent pour leurs droits, pour apprendre, pour disposer de leur corps, toutes celles qui nous montrent, avec un immense courage, le chemin de la liberté et de l’égalité, de façon visible ou moins visible, c’est d’elles dont je parle à mes filles.
Si on vous dit « Lutte pour les droits des femmes » que répondez-vous en 3 mots ?
Collectif – Convergence des luttes – Liberté